La chaîne de commandement
En 1944, la mégalomanie de Hitler atteint
presque son paroxysme. Il concentre à lui tous les pouvoirs militaires ce qui rend
l'appareil d'état Nazi totalement rigide.
L'armée est dirigée par l'OKW (Oberkommando der Wermacht, ou Haut-Commandement des
Forces Armées) à l'Ouest et par l'OKH (Oberkommando des Heeres, ou Haut-Commandement de
l'Armée) à l'Est.
L'OKW est dirigée par le Maréchal Keitel et le
Général Jodl. Tous deux sont en contact
permanent avec Hitler dont ils reçoivent les directives et auquel ils doivent rendre
compte de toute décision, action.
Sous l'OKW, on trouve l'OBW (Oberbefehlshaber West, ou Commandement en Chef de l'Ouest)
qui est la structure de commandement qui s'occupe de l'Europe de l'Ouest. L'OBW est
située à Paris et son chef en est le Maréchal von
Rundstedt.
L'OBW ne contrôle pas ni l'aviation (3ème Flotte Aérienne de la Luftwaffe), ni la
marine (Groupe Ouest de la Kriegsmarine) qui ont chacune leur propre commandement qui rend
compte directement au Führer.
De plus, l'OBW ne contrôle pas non plus les divisions blindées (Panzer Group West) qui
bénéficie également de son propre rapport direct avec Hitler.
Enfin, l'OBW ne contrôle pas complètement le Groupe d'Armée B qui se trouve sous le
commandement du Maréchal Rommel. En effet,
Hitler se réserve le droit d'intéragir directement avec celui-ci, sans passer
obligatoirement par von Runstedt (OBW).
La rigidité
On comprend qu'avec un pareil éclatement de centre décisionnels et l'intervention
omniprésente du Führer à tous les niveaux des chaînes de commandement, l'Armée
Allemande se trouve dans un état de quasi-paralysie générale en matière de décision
rapide et d'action.
Par ailleurs, ni Keitel, ni Jodl n'osent aborder facilement Hitler à cause de ses sautes
d'humeurs incontrôlables. Pour exemple, dans la nuit du 5 au 6 juin lors des premiers
parachutages, personne n'a le courage de réveiller Hitler pour lui signaler le début du
débarquement tant redouté. Celui-ci ne sera mis au courant que lors de son réveil, vers
10 heures du matin.
Les dissentions
Un dernier élément explique encore la situation catastrophique de l'Armée Allemande à
cette époque.
Une partie des officiers supérieurs sont de souche noble prussienne et viennent de
l'armée d'avant l'ère nazie. Ils méprisent le "petit caporal" (surnom donné
à Hitler par ses adversaires en Allemagne) ainsi qu'une bonne partie des officiers issus
des écoles nazies
Certains d'entre-eux conspirent d'ailleurs en vue de la déposition ou de l'assassinat du
Führer. Un attentat contre Hitler aura lieu en Allemagne le 20 juillet 1944, mais
celui-ci y échapera et bon nombre d'officiers supérieurs impliqués seront exécutés
par les nazis. Seul Rommel aura le "privilège" de se suicider le 14 octobre
1944.
GALLERIE
Les photos de Hitler,
Keitel, Jodl, Von Runstedt, Rommel ont été changées à la demande de
l'Encyclopaedia Britannica chez qui je les avais prises et qui m'a prié de les enlever de
mon site.
Celle de Dollmann sera également prochainement remplacée (09.02.99). |
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