Les ports artificiels
Suite à l'expérience malheureuse devant
Dieppe en août 1942, l'Etat-Major allié s'est rendu compte que prendre d'assaut une
ville portuaire était impossible. D'une part, les ports sont trop bien défendus, d'autre
part, l'occupant détruirait certainement la totalité des installations portuaires avant
de se retirer.
La problème restait que sans port, l'armée de libération ne pourrait pas débarquer à
même les plages suffisamment de matériel et d'hommes pour renforcer les troupes
combattantes.
Une seule solution : créer un port, ou plutôt deux.
On retînt donc deux emplacements : la plage d'Omaha ainsi qu'une plage située entre
Omaha et Gold, celle d'Arromanches.
Il s'agissait de créer deux vastes plans d'eau, abrités de la houle du large par la
création d'une digue artificielle. A l'intérieur, on trouverait des plates-formes de
déchargement reliées à la terre par des jetées flottantes.
Toutes ces installations seraient construites en Grande-Bretagne et seraient remorquées
à travers la Manche dès le lendemain du Jour J pour être assemblées et mises en
exploitation le plus rapidement possible.
Ce projet portait le nom de "Mulberry".
D'une superficie de quelques 500 hectares, il devait permettre la manutention de 7'000
tonnes de matériel par jour.
Il fallut alors inventer, tester des solutions diverses pour arriver à la création de ce
gigantesque "mécano".
Il était prévu dans un premier temps de couler de vieux navires (17 au large
d'Arromanches) au large afin de créer un premier brise-lame, le temps que les caissons
Phonix en béton arrivent sur place
Dès leur arrivée sur les lieux du futur port, les caissons devaient être disposés en
ligne afin de former 2 jetées depuis les côtes ainsi qu'une digue le long du front de
mer. Une fois les Phoenix disposés, on devait remplir leurs balasts d'eau de mer pour
qu'il coulent et reposent sur le sable.
[Plan du port]
L'aménagement de l'intérieur de la rade fit également appel à des nouveautés.
On mis au point des quais de déchargement mobiles (1'000 m2 de superficie), accrochées
sur de longs pilones qui reposaient sur le sable. Ainsi, lorsque la marée montait ou
descendait, les plates-formes devaient coulisser le longs des pilones et suivre ainsi le
mouvement de la mer.
Enfin, pour relier les quais de déchargement à la côte, on dut mettre au point un
système de chaussées flottantes en acier reposant sur des flotteurs en béton qui
devraient suivre également les rythmes des marées.
[Graphique explicatif]
Les éléments furent donc construits dans le plus grand secret, en Angleterre, en 9 mois
et par 20'000 ouvriers.
Ils furent remorqués à une vitesse de 3 noeuds sur 175 km à raison de 15 par jour. Le
18 juin, 115 pontons étaient arrivés sur place.
Hélas, dès le 19 juin alors que les deux ports n'étaient pas encore complètement
terminés, une tempête d'une extrême violence s'abattit sur les côtes normandes.
Celle-ci allait durer jusqu'au 23 juin et allait ravager les deux ports.
Devant l'ampleur des dégâts, le commandement allié décida de récupérer les quelques
éléments encore intact du Mulberry A (Omaha Beach) pour servir à réparer le Mulberry B
(Arromanches), nettement moins abîmé par la tempête.
Dès lors, il n'y eu plus qu'un port en activité en lieu et place des deux qui avaient
été planifiés.
Néanmoins, dès les réparations effectuées, le port "Winston", nom donné en
honneur à Winston Churchill qui eut l'idée de cette création originale, le rythme
d'exploitation ne fit qu'augmenter pour atteindre le record de 20'000 tonnes de
marchandises traitées par jour durant la dernière semaine de juillet, période de
l'offensive britannique sur Caen.
Le 4 juillet, 1 million d'hommes, 183'500 véhicules et 650'000 tonnes d'approvisionnement
avaient transités par le Mulberry A.
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