Les parachutistes américains : la 82ème et la 101ème division

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La situation

La zone prévue pour les parachutages se situe à l'arrière de la plage de débarquement américaine la plus à l'ouest du secteur, Utah Beach.

La zone de parachutage devait protéger le secteur ouest de la zone de débarquement, assurer l'arrière de Utah Beach, et préparer la coupure de la base de la péninsule du Cotentin.

Au centre du dispositif, et à cheval sur la route nationale Cherbourg-Carentan se trouve la petite ville de Ste-Mère-Eglise.

La zone est occupée par 2 Régiments de la 91ème Division d'Infanterie allemande (comprenant un bataillon de chars) et par le 6ème Régiment de Parachutistes.

La défense du secteur est naturelle. En effet, les basses-terres ont été inondées et le secteur se présente comme un gigantesque marécage, traversé par 2 rivières : la Douve, le Merderet dont les embouchures ont été fermées pour inonder les terrains alentours.

Les unités allemandes contrôlent les villages et les carrefours routiers et ferrovières, dont Carentan représente le noeud principal.

Les forces

Les forces qui doivent être parachutées et déposées par planeurs appartiennent à 2 grandes unités : la 82ème Division Aéroportée, dite "All America" (?) et la 101ème Division Aéroportée, dite "Screaming Eagles".

La 82ème est commandée par les Généraux Matthew Ridgway et James Gavin. La 101ème est commandée par le Général
Maxwell Taylor.

Le secteur est divisé en 2 zones distinctes. La première zone comprend les routes d'accès à Utah Beach et est attribuée à la 101ème. Elle est divisée en zones A (ouest de St-Martin-de-Varreville), C et D (sud-ouest de Ste-Marie-du-Mont). La deuxième zone, divisée en N, O et T comprend les positions aux nord de la Douve et les rives du Merderet. Elle est attribuée à la 82ème (voir carte).

Les objectifs

La 101ème devait s'emparer des 4 routes d'accès à la plage de Utah Beach pour permettre à la 4ème Division d'Infanterie une fois débarquée de pouvoir s'enfoncer en avant dans les terre. La 101ème devait également s'emparer des ponts franchissant la Douve au nord de Carentan pour éviter que les allemands puissent mener une contre-offensive sur le flanc du secteur.

La 82ème avait pour objectif de détruire 2 ponts sur la Douve, de s'emparer du noeud routier de Ste-Mère-Eglise et créer une tête de pont sur le flanc Ouest du Merderet.

L'assaut

Le 5 juin, dès 22 heures 15, plus de 900 C-47 ("Dakotas") décolèrent de l'Angleterre pour la Péninsule du Cotentin, emportant 13'000 hommes.

Le largage des 2 divisions se passa très mal, de nombreux avions s'étant égaré durant le chemin, ne retrouvant plus leur route. Ces erreurs étaient imputables au manque d'expérience de vol de nuit de la plupart des pilotes et des mauvaises conditions atmosphériques (vent et nuages).

Les hommes furent largués un peu partout, en petits groupes. Beaucoup de parachutistes tombèrent directement dans les terrains inondés et se noyèrent, entraînés au fond par les quelques 80 kilos de leur équipement.

La plupart des hommes qui avaient échappés à la noyade ou aux tirs des Allemands se retrouvèrent souvent seuls. La première tâche des paras fut d'abord de se regrouper et de se repérer avant de penser à attaquer un objectif, quel qu'il soit.

Beaucoup de soldats d'unités différentes prirent d'assaut des objectifs qu'ils ne connaissaient pas sous les ordres d'officiers qui n'étaient pas les leurs !

La complète désorganisation et la multitude de points d'atterrissage eut l'avantage non attendu de désorganiser complètement les forces allemandes qui n'arrivaient pas à déterminer exactement la taille unités ni les objectifs des parachutistes américains (voir carte).

Malgré cela, de nombreux objectifs locaux, tels Ste-Mère-Eglise et Ste-Marie-du-Mont, furent pris d'assaut après des combats souvent violents.

Le bilan de la journée

A la fin de la journée, quelques objectifs avaient été atteints. Parmi ceux-ci, les 4 routes menant à Utah Beach étaient aux mains de la 101ème qui avait fait la jonction avec les troupes débarquées le matin et la position de La Barquette était également aux mains des alliés.

La 82ème tenait Ste-Mère-Eglise, malgré les contre attaques allemandes, mais les ponts de la Douve n'avaient pu être pris aux Allemands (voir carte).

Le flanc Ouest du secteur du Débarquement était à peu près sécurisé. Les pertes étaient lourdes, environ 2'500 morts et blessés.


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