Suite à l'aventure malheureuse de Dunkerque, la nécessité d'avoir dès la première vague d'assaut un appui de chars était devenue une priorité. De plus, il semblait également intéressant de bénéficier d'engins spéciaux, aptes à franchir les obstacles qui constituaient le Mur de l'Atlantique. La tâche de construire et de tester ces engins étonnant allait être dévolue au commandant de la 79ème Division Blindés, le Général Percy Hobart. Le Général et son état-major dessinèrent les plans, firent construire et essayer plus d'une dizaine de prototypes, ce qui parut finalement adéquat pour répondre aux besoins des Alliés le Jour J. Le Général Montgomery, le commandant des troupes terrestres alliées, décida que les "Clowns", surnom donné à la "ménagerie de Hobart", seraient attribués aux forces anglaises, canadiennes et américaines. Les Américains n'acceptèrent cependant que quelques chars D.D. amphibies. Ils écartèrent les autres. Ils devaient regretter cette décision, notamment au cours de la sanglante bataille d'Omaha Beach. Les "Clowns" épargnèrent de nombreuses vies britanniques. Au lendemain du Jour J, le Général Eisenhower devait écrire : "Les pertes relativement légères subies sur toutes les plages, à l'exception d'Omaha, tenaient en grande partie au succès des nouveaux engins employés [...]. On peut se demander si les troupes d'assaut auraient pu s'établir sans ces armes". Le char amphibieLe premier engin, et le plus important, allait être le char amphibie (DD ou Duplex Drive). Le DD était en fait un char Sherman, de conception américaine, de 33 tonnes doté de 2 hélices montées à l'arrière et dont le même moteur assurait aussi bien l'évolution dans l'eau que la marche sur terre. Sa coque était entourée d'une jupe qui pouvait être relevée grâce à des arceaux métalliques pour recouvrir la partie supérieure du char. L'ensemble déplaçait suffisamment d'eau pour permettre au char de flotter. Les américains donnèrent au DD le nom du héros de Walt Disney "Donald Duck". Le char démineurLe char Sherman fut également transformé en char fléau, surnommé le "crabe" par les Anglais. Il avait été étudié pour établir des passages à travers les champs de mines pour l'infanterie. Le fléau était constitué de grosses chaînes attachés à un tambour de métal fixé à l'avant du char. Alors que le char avançait à la vitesse de 2,5 km/h, les chaînes frappaient le sol et provoquaient l'explosion des mines. Le char anti-fortinLe char Churchill A.V.R.E. (Armored Vehicle Royal Engineers), de conception britannique, était employé pour détruire les points d'appui ennemis et pour assurer le transport det la protection des équipes de destruction. Il disposait d'un obusier à canon court monté dans la tourelle à la place de la pièce habituelle. L'obusier de 290 mm tirait un projectile de 20 kilos, appelé la "poubelle volante"» en raison de sa section carrée, qui pouvait détruire la plupart des fortins et des barricades. Le char pouvait tirer 2 à 3 coups par minute. Le char sur tapis roulantLe "Bobbin" était un char Churchill équipé d'un énorme cylindre sur lequel était enroulé un tapis de coir, fabriqué à partir de fibres de cocotier. Ce tapis, remforcé par des baguettes de bambou, se déroulait devant le char quand celui-ci avançait. Il permettait ainsi au blindé de franchir des terrains mouvants. Au départ, le tapis était tiré à la main et placé sous les chenilles du char, dont la marche entraînait le déroulement complet. Le cylindre pouvait être abaissé quand le char évoluait en terrain plat. Le char-pontLe transport de rampes blindé appelé A.R.K. était un char Churchill sans tourelle dont la superstructure portait 2 chemins de roulement. Attachées à des charnières, à l'extrémité de ces chemins, se trouvaient des rampes mobiles. Quand un A.R.K. arrivait devant une digue trop élevée, il se mettait le nez contre le mur, abaissait ses rampes arrières, établissant ainsi un passage permettant aux autres chars de passer. L'A.R.K. assurait, au milieu de fossés ou de torrents, le passages d'autres véhicules. Le char-pont (grande version)Quand l'A.R.K. se révélait insuffisant pour franchir certains obstacles, le Churchill A.V.R.E. équipé d'une petite travée de pont intervenait. Fixée à l'avant du char, cette travée de 10 mètres, retenue par des câbles, s'abaissait au moyun d'un treuil fixé à l'arrière. Pour installer cet élément de pont, le servant le disposait à quelques dizaines de centimètres du support sur lequel il allait s'apppuyer. De petites charge d'explosifs coupaient alors le câble et le pont se mettait en place. Il pouvait supporter le passage d'engins atteignant jusqu'à 40 tonnes. Le char lance-flammesLe char Churchill connut une autre transformation. Accompagné d'une remorque sur train pneumatique et servant de réservoir de napalm (1800 litres), le "Crocodile" pouvait lancer un jet de flammes jusqu'à près de 120 mètres de distance. |
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